Vers la fin des années 20, l’entreprise arrêta complètement la construction de calèches, puis se sépara du secteur des véhicules de tourisme. Elle ne produisait plus que des carrosseries pour les omnibus, des superstructures de camion et des remorques. Cette spécialisation fut un coup de chance, car l’usine put ainsi surmonter la récession et poser la pierre angulaire de son ascension économique. Néanmoins, la dernière voiture de course carrossée par Kässbohrer fut une contribution importante au progrès de l’automobile. Un moteur quatre cylindres en V de 2 370 cm3 et d’une puissance de 60 CV assurait à la Lancia Lambda une vitesse de pointe de 130 km/h. Si elle était la référence de son époque avec un empattement de 3,10 m et un poids de 1 100 kg, elle n’était pas assez agile pour les courses de côte qui gagnaient en popularité. Otto Kässbohrer décida d’utiliser uniquement les composants du châssis et du moteur de Turin et développa pour la petite série une carrosserie sans cadre totalement inédite, fabriquée dans un alliage d’aluminium de qualité supérieure et coulée d’une pièce. La première automobile Kässbohrer autoporteuse était née: près de 200 kg plus légère que le modèle d’usine original et, grâce à son empattement plus court, extrêmement maniable. Pendant longtemps, cette voiture domina de nombreuses courses.